Entretien avec Eric Fantou,

photo du pdf de présentation d'Eric Fantou, sur le site du Grand Salon d'Art Abordable

C’est avec une grande générosité qu’Eric Fantou à accepter de s’entretenir avec CBA afin de nous donner une vision plus claire du rôle d’un professionnel de l’organisation d’évènements culturels à l’échelle internationale.


C’est en 98 que l’aventure chinoise d’Eric Fantou commence, et en beauté ! En effet, c’est à la demande du Ministère de la culture en Chine, pour la création du pavillon français (seul pavillon de la foire) pour CHINA ART EXPOSITION. Explorer un marché totalement nouveau aurait pu en décourager plus d’un, mais non, grâce à la notoriété qu’Eric Fantou avait acquis à travers l’organisation de foires à Paris, Bruxelles ou encore Berlin, une cinquantaine d’artistes, Français et Allemands, l’ont suivi à l’autre bout du monde, lui accordant leur pleine confiance pour Pékin. C’est donc dans une optique d’innovation qu’il se plait à travailler en Chine. La vague de l’époque étant d’aller s’implanter aux États-Unis, lui, à contre courant, et parce que mettre le cap vers l'Ouest ne l’intéressaient pas vraiment, décide « d’être le pionnier sur des territoires insolites ».
Nous lui avons demandé s’il avait rencontré des difficultés à s’intégrer au marché chinois en tant que français. Ce à quoi il a très justement répondu qu’ils étaient les demandés et non les demandeurs. Cela fait effectivement toute la différence lorsqu’on arrive sur un marché, pas forcément le marché de l’art. Il a très justement rappelé que pour les Chinois, nous, français, « nous sommes perçus comme les emblèmes de la culture, du luxe, du bon goût, de la gastronomie, nous étions un peu considérés comme arrivant du futur ». Dans ces conditions, l'insertion ne peut qu'être facile, en effet !
Mais le rôle d’Eric Fantou ne se cantonne pas à exporter l’art contemporain européen en Chine, vers 99-2000, il fait également venir 50 artistes chinois à Paris, accueillis par le public parisien comme étant une grosse révolution, une grande avant-garde.
En organisant 31 salons en une dizaine d’année, Eric Fantou bat des records et développe une parfaite maîtrise en matière d’organisation logistique (billets d’avions, transports d’œuvres,...) de salons d’art en Chine. Il nous confie qu’aujourd’hui, il se désintéresse un peu de ce marché que l’on croyait pourtant en plein essor. Non, pour lui, « c’est devenu banal, tout le monde va en Chine », et s’il a bien une hantise apparemment, c’est de faire partie du troupeau ! L’intérêt qui s’est moussé à Shanghai pour l’art semble lui déplaire, et la logique des collectionneurs chinois aussi d’ailleurs, celle qui consisterait à suivre uniquement le marché, particulièrement pour ceux qui se sont devenus extrêmement riches avec les JO de Pékin.
Lorsque l’on aborde la question du financement des événements, il nous dit juste  que « les financements ont été trouvés auprès des exposants mais aucune subvention de la part des Français ». 

Précurseur de l'importation artistique chinoise à Paris, et de l'exportation française en Chine, Eric Fantou nous a permis d'avoir une vision originale et originelle du marché de l'art chinois, il semblerait qu'il ait lancé la machine puis ait décidé de se retirer discrètement, une fois la folie chinoise engagée... Même s'il travaille de moins en moins avec la Chine, il nous confie pour finir que le marché de la sculpture là-bas reste beaucoup plus important que le notre, à noter !

Si vous voulez en savoir plus sur son parcourt : Eric Fantou

CBA

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