Du coté de la galerie RX...

Du Zhenjun à la galerie RX

La Galerie RX, créée en 2002, constitue un soutien majeur pour l’art contemporain. Elle représente des artistes français ou internationaux et dès le 27 Janvier, l’artiste chinois Du Zhenjun y sera exposé. Nous nous sommes donc rendues à la galerie pour interviewer Eric Dereumaux, l’un des deux fondateurs de la galerie...

CBA : Pouvez vous nous parler de l’artiste que vous allez exposer ?
Eric Dereumaux : Du Zhenjun est un artiste chinois qui vit entre Paris et Shanghaï, donc son actualité est surtout sur Paris. Il a créé un monde complètement virtuel dont il est le président ; un futur possible, tout est réel mais dans un monde imaginé. Il fait d’abord des dessins préparatoires et ensuite recherche des photos constituées de réalités humaines qui pourraient l’aider à créer ce monde imaginaire.

CBA : Travaillez-vous beaucoup avec les artistes asiatiques ?
E.D. : Oui, mais c’est un hasard…ce sont des rencontres, des affinités.
Cette année, il y aura cinq expositions avec des artistes asiatiques: trois artistes chinois, un artiste coréen et une artiste japonaise.

CBA : Avez-vous remarqué des différences entre le marché de l’art chinois et le nôtre ?
E.D. : D’abord la naissance du marché chinois est du à l’ouverture du marché (NDLR : Grace a la politique de réforme et d’ouverture conduite depuis 1979).
D’autre part, l’art contemporain chinois d’aujourd’hui est un héritage d’une première vague d’artiste : Le pop’art chinois.
Elle a donné à des artistes comme Xiaogang l’opportunité d’être libre. Car grâce à l’art ils pouvaient se faire beaucoup d’argent, les œuvres réalisées étaient pour une clientèle occidentale ou lié aux spéculateurs d’Hong-Kong.
Puis, après la dernière crise, le marché chinois s’étant écroulé le monde occidental a fini par se désintéresser de cette première vague.
Ce désintérêt ne pouvait durer et n’est pas logique puis que le Chine fait partie de l’avenir il ne faut pas oublier que les chinois sont 1milliard 400millions d’habitants aujourd’hui. On ne peut pas négliger un pays qui a un marché d’une telle envergure.
Après cette crise un seconde vague est apparue, plus profonde, plus personnelle, avec des artistes qui travaillent aussi bien la peinture abstraite que des œuvres plus conceptuelles plus réfléchies pas faite spécialement pour plaire à l’occident. Les prix sont plus raisonnables aujourd’hui même si ils montent très vite à 100 000, 200 000 euros. Cette phase est en train de se construire c’est maintenant qu’il faut donc la surveiller et rester attentif.
Une autre différence entre les deux marchés est que nous avons des marchands pour faire la promotion des artistes alors que les chinois sont défendus par des entreprises.
Les grosses galeries chinoises n’existent pas ou sont dirigés par des occidentaux.
Du Zhenjun à la galerie RX
CBA : Alors est-ce que des galeries chinoises finiront par apparaître ?
C’est pas sûr, c’est une autre façon de travailler, ils ont leurs outils, qui sont peut être plus puissants. Ce sont des entreprises qui ont de la trésorerie et qui peuvent très bien s’occuper, de défendre leurs artistes. Peut être que plus tard, ça génèrera des galeries, mais des galeries qui appartiendront a ces entreprises.


CBA : Mais alors comment faites vous pour connaître des artistes étant donné que, sur place, ils n’ont pas vraiment de représentants ?
E.D. : C’est très compliqué, car les artistes sont connus par le biais d’une multitude de petits réseaux ; C’est un marché très opaques qu’il faut essayer d’intégrer.

CBA : Les chinois sont-ils étonnés par cet engouement ?
E.D. : Non, pas du tout ! Ils sont complètement conscients qu’ils sont une voir la puissance mondiale. D’ailleurs, ils ne parlent pas anglais. Pour eux, ils sont le centre du monde.

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